Moins de légèreté, mais l’émotion très forte. Au moment d’entrer sur scène, nous avons l’impression de ne pas avoir quitté le plateau depuis la veille. C’est un continuel présent. Ça ne s’arrête plus. Entre deux représentations, même la nuit n’est plus un arrêt. Patrick, Richard et un inconnu. Léger trouble avant d’entrer sur scène, car ils ne sont que trois et nous en attendions plus. Or, ils SONT trois. Un vrai public. L’écoute totalement investie de chacun. Un certain recueillement par moment. Tête penchée. Portés par la musique. Les mots et la musique ne faisant plus qu’un. Dans ces moments-là, ça parle du plateau à la salle et de la salle au plateau. Après le spectacle, un long échange très sensible, plein de promesse, malgré leur divergence affichée. Ils se mettent d’accord. Le livre circule. Je pars découvrir Kreatur de Sasha Waltz. L’immensité de l’espace et la troublante beauté des corps dans leur bulle de vie. De mon côté, je rentre me reposer avant de nous retrouver pour la tragédie. Thyeste. Où le tragique n’est pas bradé. La nuit déployée, offerte, et plus douce, sans la brûlure du jour. Nous évoquons la tragédie, notre projet sur Electre, du bien que nous fait la tragédie, de sa nécessité, face au pire.
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